Dans le monde des contre-ténors pourtant riche en talents, Paul Figuier s’affirme davantage chaque saison comme un nom à suivre : à la longueur de la voix unie et à des ressources dynamiques qui impressionnent, s’ajoutent une ligne de chant au raffinement indiscutable.

Après des études au Centre de Musique Baroque de Versailles, Paul Figuier intègre le CRR de Paris puis le CNSM de Paris. Dès ces années d’études, il a le privilège de chanter après de chefs de premier ordre : Christophe Rousset, Hervé Niquet, Jérémie Rhorer, Masaaki Suzuki, Laurence Equilbey, Paul Agnew, Alain Altinoglu, Philip Von Steinaecker ou encore Leonardo García Alarcón. Lors de master class, il reçoit les conseils de Karine Deshayes, Barbara Hannigan ou Magreet Honig. En 2019 déjà, il enregistre les soli d’alto du Cantique des trois enfants dans la fournaise de Philippe Hersant avec le CMBV et la Maîtrise de Radio France.

Sa carrière se déploie vite avec les ensembles les plus en vue : Correspondances, Le Caravansérail, Amarillis, La Capella Mediterranea ou l’Atelier lyrique de Tourcoing sans oublier Bach avec Raphaël Pichon et Pygmalion. En avril 2019, il fait ses véritables débuts sur la scène lyrique avec Erismena de Cavalli (Capella Mediterranea et Leonardo García Alarcón, mise en scène de Jean Bellorini), puis chante Oreste dans La Belle Hélène (Pierre Dumoussaud, Michel Fau) à l’Opéra de Lausanne. Notons qu’en 2022, il fait ses débuts à l’Opéra d’Avignon dans Rinaldo de Händel dans le rôle-titre (Bertrand Cuiller, Claire Dancoisne), production reprise en août 2025 au Festival de Saint-Céré et à l’Opéra de Rennes. À l’été 2021, il chante le rôle-titre de San Giovanni Baptista de Stradella avec Le Banquet Céleste de Damien Guillon. Sous la direction de Philippe Jaroussky et à l’Opéra de Montpellier, il incarne successivement Nireno dans Giulio Cesare (2022, mise en scène de Damiano Michielletto) puis Achille dans Orfeo de Sartorio (2023, Benjamin Lazar).

Port d’attache notable, le Festival de Beaune l’invite à chanter la Passion selon Saint Jean de Bach avec Les Surprises (2022) et L’Orfeo de Monteverdi (2024) avec Les Épopées de Stéphane Fuget. Pour l’édition 2025, il y chante La Voce di Dio de Il Primo Omicidio de Scarlatti avec Les Accents et Narciso dans Agrippina de Händel avec Les Épopées.

Les dernières saisons ont vu l’opéra occupé une place de choix. Mentionnons L’incoronazione di Poppea de Monteverdi qu’il retrouve à plusieurs reprises dans la mise en scène de Ted Huffmann (Opéra de Rennes dans les rôles d’Arnalta et Nutrice et Opéra de Toulon, cette fois dans le rôle d’Ottone).
Au prestigieux Festival d’Erl, il vient d’incarner les rôles de The Lover 2 et du Composer’s Assistant dans Picture a day like this de Benjamin (Corinna Niemeyer, Daniel Jeanneteau).

En novembre 2024, Paul a créé à la Salle Gaveau des œuvres écrites à son intention par les compositeurs Bruno Coulais et Jean-Philippe Goude (disque La Música). Il a chanté la Passion selon Saint Jean avec la hr-Sinfonieorchester Frankfurt et Alain Altinoglu, le Nisi Dominus de Vivaldi avec Insula Orchestra et Laurence Equilbey, des cantates de Bach avec Les Talens Lyriques et Christophe Rousset sans oublier le rôle de Disinganno dans Il Trionfo del Tempo de Händel avec B’Rock et René Jacobs (Dortmund, tournée en Asie).

On peut signaler la collaboration soutenue avec Les Accents et Thibault Noally : à leurs côtés, outre Scarlatti à Beaune, il chante le Stabat Mater de Pergolesi avec le sopraniste Bruno de Sá (Festival de Rocamadour, Opéra d’Avignon) et enregistre le Stabat Mater et le motet Infirmata vulnerata de Scarlatti (disque à paraître chez Alpha Classics).

Pour 2025/2026, l’opéra demeure plus que jamais central, avec des productions scéniques importantes : Medoro dans Orlando de Händel à Lausanne (Christopher Moulds, Mariame Clément), Satirino et Furia dans La Calisto de Cavalli (Sébastien Daucé, Jetske Mijnssen) au Théâtre des Champs-Élysées et Narciso dans Agrippina de Händel (David Bates, Robert Carsen) à l’Opéra de Rouen.